À la conquête de la mythique région d'El Calafate 

06/03/2022

Nous voilà déjà à notre avant dernière étape du voyage... Le temps passe vite. Les jours s'enchaînent. Les photos s'entassent. Les souvenirs restent. 

Entrée du Parque Nacional Los Glaciares

 Récapitulatif de l'arrivée

Pour ceux qui suivent VRAIMENT notre voyage et qui apprennent leur leçon, inutile de préciser que nous avons dû payer un surplus pour le poids de bagages. Et oui ! Pas de cadeau, 67€ de plus pour le voyage, même si, à un moment, ignorant que nous sommes, nous pensions passer entre les mailles du filet. Vol particulier quant aux places obtenues dans l'avion. En effet, celles-ci étaient sur la sortie de secours. Nous étions donc acteurs de notre vol, pour une fois ! Des consignes spéciales nous ont été données, des gestes bien précis devaient être réalisés en cas de crash. En quelques sortes, le vol de 500 personnes dépendaient de nous ! On vous épargne la tête de tous les autres passagers lors qu'ils ont vu un Thomas tout fou à côté de la sortie de secours, ne souhaitant qu'une seul chose :  ouvrir la porte en plein vol ; et Mustafa qui, comme à son habitude, insulte le pilote à la moindre turbulence. Le vol d'une petite heure a pu paraître très long pour d'autres passagers. Étant "passager d'importance vitale" selon la compagnie, nous devions entres autres parler couramment l'espagnol ou l'anglais (hic), transmettre des informations essentielles en cas de problèmes ou encore aidez les personnes avant de partir nous-même. Bref, tout qui s'annonçait bien ! Au final, grâce à nous le vol s'est extrêmement bien passé, nous avons fait correctement notre job ; nous sommes cependant surpris du peu de remerciement des passagers à notre égard...

L'arrivée à El Calafate a été particulièrement surprenant. L'aéroport est situé à quelques kilomètres de la toute petite ville. Il nous a fallut traverser un... désert selon nous. Le sol est aride avec peu de végétation et des monts rocheux : un paysage d'Arizona. Et, par-ci par-là, un cours d'eau d'un bleu très clair, telle la Laguna Esmeralda. Difficile d'imaginer des immenses glaciers aux alentours, aux vues des paysages désertiques de la région. Niveau température, le pull n'est pas de trop, l'air est frais. Comme je l'ai dit plus haut, surprenant ! 


À 120 km/h dans un taxi, direction El Calafate
En train de doubler 1 bus et 2 voitures dans un virage

Notre arrivée à l'AirBnB est fantastique. L'extérieur de la maison est ravissant ! 4 petites maison-duplex cote à cote sont posées là, sur les hauteurs du lago Argentino. Et on ne parle pas de l'intérieur, tout neuf avec une grande salle de vie, une cuisine toute équipée avec une table en îlot central, parfait pour cuisiner. Bref, on n'est pas là pour parler cuisine ou déco mais, quand même, on n'a pas vu mieux depuis le début du voyage. L'étage n'est pas décevant non plus : une chambre de 3 lits et une chambre parentale qui vend du rêve... avec une vue sur le lago Argentino et El Calafate... à couper le souffle ! Lit double, dressing, vue panoramique : la guerre est déclarée, plus aucun cadeau dans la bande de potes. Thomas est, à juste titre, hors des débats en raison de son lit double à Ushuaia. Après de multiples discussions, argumentations, voire disputes, nous avons LA solution au problème. Un BINGO ! Un jeu de hasard, totalement équitable qui mettra les 4 amis d'accord. Partie stressante et silencieuse qui définira l'heureux élu... Tensions, regards noirs, méfiance règnent au-dessus de la table. Elle se terminera finalement en beauté, Dieu a correctement fait les choses et cela est amplement mérité car c'est, bien sûr, l'irrésistible Antoine PAVARD qui remporte le BINGO et qui obtient la suite parentale de luxe ! Et merceee ! Immense déception pour les autres qui se retrouvent les 3 dans la même pièce. 

Vue de la chambre d'Antoine

Bref ! Parlons un peu voyage... Le soir, nous nous rapprochons du centre ville en 30min à pied pour se restaurer et faire les courses pour le petit-déjeuner du lendemain. Les 30min aller et retour nous sont de trop et nous décidons d'opter pour le choix d'une voiture de location. Et oui ! La nouvelle génération vous direz ! Demain, première heure, direction loueur de voiture. Pour le parc des glaciers ainsi qu'El Chalten, nous avons de la route, l'idée d'une voiture est loin d'être idiote, surtout avec l'éloignement de notre logement du centre ville. Au bout de 3 magasins et de longues discussions avec les loueurs, nous réussissons à obtenir une Chevrolet 5 places qui n'est, à vrai dire, pas piquée des hannetons. C'est Thomas et Pierre qui prendront la lourde responsabilité de conduire durant ces 4 jours, chapeau à eux et merci. Cette décision nous aura fait gagner de l'argent aux vues des prix des bus et des activités de la région. C'est surtout très pratique pour se déplacer librement.

Nous partons enfin en direction du fameux parc des glaciers après deux trois priorités grillées et l'achat de sandwichs pour la journée.




Comment résister à l'immensité du Perito Moreno

Nous le savions, tout le monde nous l'avait dit, image d'accueil du fameux blog, le Perito Moreno peut être fier de sa première place et peut rester tout en haut des choses à voir en Argentine. Même en images sur tous les livres ou en photo dans le meilleur des appareils, ce glacier est absolument époustouflant et reste sublime à voir. Sa carrure, de 70m au-dessus de la surface de l'eau, son étendue de 14 kilomètres sur 5 km de large, sa surface composée de majestueux bloc, quoi qu'on dise : il en impose. 

Ah oui quand même (pas une photo d'internet hein)

Difficile de rester insensible à cette majestueuse beauté. On pourrait passer des heures à le regarder sans se lasser et on ne s'est pas gêner. Des passerelles permettent de l'observer sous tous ces points de vues : d'en bas, d'au-dessus, des côtés : tous autant impressionnants les uns par rapport aux autres. Ratios de photos : 8000 par minutes en moyenne. 

Thomas nous y a conduit à travers une route sinueuse. C'est dès le premier contact avec les yeux qu'on se rend compte, même de loin, de la taille du monstre. "Là ok j'avoue pas mal" dirait Mustafa enfin convaincu de son voyage. Même lui ne résiste pas au Perito Moreno. Cette masse de glace est par chance accessible très facilement et nous pouvons le voir sous tous ces angles, nous vivons avec lui au cours de la journée. Le premier rayon de soleil le rend encore plus beau.

Tout droit sorti d'un rêve...

Comme vous le pensez, nous restions tous les 5 bouche bée devant ce phénomène de la nature. Nous empruntons les passerelles et prenons des photos à chaque point de vue. Le lieu est si calme, si paisible que nous participons à la vie du glacier. Une fois de plus sur place, très peu de touristes, c'est pas la foule des grands jours. Ce qui nous permet de profiter au maximum de cette expérience ! Quelle chance ! 

Au moindre bruit, au moindre craquement, à la moindre petite chute de glace, un bruit résonnant dans la vallée laissent les spectateurs tous silencieux. Le Routard nous précise qu'assister à une chute de bloc est rare et que c'est un spectacle unique. Désolé de vous dire que nous n'avons pas été déçu. La journée était belle, le soleil tapait et tout comme nous, le glacier a pris cher ce jour. Lui n'a pas de coup de soleil mais il perd des blocs tombant dans l'eau et créant des bruits assourdissants. Dès le début d'après-midi, un petit bloc tombe sur la droite du front créant de belles ondes. Mais ce n'est rien à côté des immenses blocs de glace submergés qui apparaissent à la surface ! En fin d'après-midi, un bruit particulier retenti et de l'eau est fortement en mouvement non au pied du glacier mais à quelques dizaines de mètres. Ce sont des parties sous l'eau, bien plus grande qu'à la surface, qui soudainement jaillissent de l'eau !  Celles-ci sont particulièrement grandes et d'un bleu étonnant. Spectaculaire ! 

Après une bonne centaine de photos, nous finissons notre journée. Nous repartons difficilement à notre voiture tout ému et heureux d'avoir vu cette merveille de la nature. Nous sommes restés plus de 5h à l'observer et à essayer de filmer une chute de bloc. Nous le savons, nous ne sommes pas prêt de revoir un tel paysage. Cette journée, plus qu'unique, ne nous aura pas déçu. Quelle chance d'avoir vu le fameux Perito Moreno ! 

"Je crois qu'après avoir vu ça, on peut mourir tranquille." Thierry ROLAND




Petit passage à El Chalten

Il faut le dire, mise à part le parc national des glaciers, à El Calafate il n'y pas grand chose à faire... La ville n'est pas très grande, pas très active, seulement touristique. En tant que grands sportifs et surtout grands fans de randonnées, nous nous devions de faire un crochet par El Chalten, capitale des randonneurs du pays. 

Ce sont 2 bonnes heures de routes au milieu du désert qui nous attendent. On contourne des lacs immenses, on suit des longues lignes droites et de loin, on aperçoit la chaîne de montagnes dans laquelle on retrouve le fameux Fitz Roy qui fait l'unanimité dans la région. Malheureusement, nous arrivons aux alentours des 13h sous de grosses averses. Nous ne pouvons donc pas l'apercevoir tout de suite. 

El Chalten est vraiment... minuscule. Au première impression, c'est un camping géant, un refuge immense ! On y trouve des restaurants et des hôtels : rien d'autres ! La ville se compose d'une dizaine de rue (et encore !) dont 1 principale assez peuplée par les randonneurs. De gros sacs de rando, des sacs de couchage, des tentes, des bidons d'eau : tout cela sur le dos de sportifs. Nous sommes parfaitement à notre place : jeans, lunettes de plage, 20cl d'eau chacun. Bref, ce tout petit village reste à voir par sa taille et sa fréquentation. D'ailleurs, aucun réseau sorti du restaurant ou de l'hôtel.

L'hôtel ? Ah oui tient d'ailleurs, parlons-en ! Bien sûr, nous avons fait 2h30 de route loin de notre charmant Airbnb sans avoir réserver d'hôtel sur place : manque de disponibilité sur Internet la veille... Ça nous aide pas ! Nous sommes donc passés d'un hôtel à l'autre durant 1 bonne heure sans trouver ce que nous recherchions. Il faut dire que 90% des hôtels que nous avions fait étaient complets ! Impossible de trouver 1 chambre ou 2, panique à bord. Bien heureusement, au bout du bout du suspense nous arrivons dans un très charmant hôtel qui disposait d'une chambre de 5, le miracle ! Cerise sur le gâteau : petit déj en complément. Une fois de plus, un signe qui montre que ce voyage se passe à merveille. Comme quoi, les mamans qui lisent ce blog ont parfois tord et oui ! "Pas toujours nécessaire de tout planifier en avance" diront vos enfants. 

Photo mal cadrée d'un argentin...
Camping développé

Après une bonne assiette de viande copieuse qui nous rempli le ventre, nous décidons de prendre le sentier en direction de la laguna Capri. Heureusement, contre toutes attentes, le soleil pointe le bout de son nez lors du début de la randonnée. 4h de marche nous attendent pour avoir une vue sur cette lagune avec le Fitz Roy en arrière plan. Dès le début, la montée est sèche mais ne nous décourage pas. Sur le chemin, nous découvrons de très belles vallées qui mêlent cours d'eau, montagnes, désert, végétation et même de la neige : la Patagonie comme on l'aime. Nous nous pressons bien évidemment de faire des photos et de faire les vrais randonneurs ! 

Kilian Jornet
Sage imperturbable en pleine réflexion

Arrivés au sommet, nous avons une belle vision sur le Fitz Roy mais qui est malheureusement caché par des nuages en son sommet. Celui-ci est tout de même très impressionnant, la lagune est spectaculaire : calme, claire comme nous commençons à en avoir l'habitude. 

Surnommée la montagne fumante, toujours des nuages sérieux !

Notre pause bien méritée prend fin lorsque que le ciel se couvre assez rapidement. Pendant la descente, nous nous rendons compte que la grande randonnée du lendemain commence de la même façon par le même chemin, les mêmes 4km aller, et que nous devront continuer jusqu'au km 10. Manque d'envie de repasser par le même chemin pendant 2h, surtout aucun intérêt, nous déciderons le soir de passer par une autre route et un autre chemin pour arriver au sommet.


La Laguna de los Tres 

En effet, ce sommet est la fameuse Laguna de los Tres ! Pas inconnue au bataillon ! S'il y a bien une randonnée à faire pendant ce voyage, c'est bien celle-ci. Unique dans la région, faite par des centaines de personnes chaque jour, nous ne pouvons pas passer à côté. Elle nous permet de monter au pied du Fitz Roy. 23km, 900m de dénivelé positif, quelques 9h de sortie, il faut dire que les garçons que vous connaissez n'ont pas l'habitude de marcher comme ça ! 

Vont-ils le faire ? Vont-ils arriver tous jusqu'au bout ? Vivant ? Les paris sont lancés. Il faut dire qu'en cas de défaillance, impossible d'appeler ou de contacter qui que ce soit en raison d'une réseau internet totalement inexistant !! 

La journée a plutôt très mal commencé. La route par laquelle nous devions passé sur "seulement" 12km était en vérité un pur chemin de cailloux. Notre voiture de location très peu adaptée pour ce genre de chemin nous secouait dans tous les sens pendant bien 45min. À chaque choc avec des cailloux, nous flippions, il faut le dire. Surtout après avoir compris que ce chemin en particulier nous avait été déconseillé par le loueur de voiture, tant pis... Ce fut long et stressant mais nous avons finalement réussi à en voir le bout. Notre rando a pu commencé au bord d'une rivière et nous avons passé 2h à marcher dans les bois. Quelques discussions intéressantes nous font oublier la longueur de la marche qui nous attend. Le début est assez tranquille avec des bonnes montées par endroits. 

Très vite, nous entrevoyons une lagune et un glacier. Mdr ! Trop simple on aperçoit déjà l'objectif. Heureux, nous chantons, le moral est au plus haut, nous prenons des photos, cette rando n'est finalement qu'une balade du dimanche.

Laguna PAS de los Tres
Bande au sourire béat

Puis, plus nous empruntons le sentier, plus nous nous éloignons de la lagune... Nous nous serions donc trompé de lagune ? Et bien oui ! Nous voyons au loin une montagne à gravir, un chemin en lacet, tracé dans la montagne. Vue d'en bas, impressionnant ! En effet, cette randonnée c'est pas prête d'être oubliée... Seulement la fait d'atteindre la montée finale a été difficile et long. Les plaines précédentes étaient certes jolies mais l'objectif final était difficilement envisageable après déjà 3h de marche dans les pattes.

Tracé du chemin sur la gauche
Pas gâtés par le temps...

C'est alors après de multiples motivations du groupe de 5 amis que nous attaquons la montée finale. Des panneaux nous précise qu'il faut une très bonne condition physique pour passer les 400m de dénivelé sur à peine 1 km. Oh misère ! L'ascension est terrible, les lacets et escaliers sont infinies, les pauses sont de plus en plus régulières et de plus en plus longues, pas 1 seul de nous tous n'est à l'aise. Mais nous nous soutenons, nous motivons et gardons espoir ! Quand on se retourne, le paysage est époustouflant mais limite vertigineux. On peut le dire, le souffle se coupe. Nous sommes dans un véritable mur, blindé randonneurs. 

Définition de l'immensité

C'est au bout de 2h d'une montée infinie que nous atteignons notre objectif : notre plat de pâtes ! Ah non : la Laguna de los Tres. Nous nous posons enfin, le temps s'arrête, les cuisses sont en feu, les mollets en béton, les pieds ? On n'en a plus. Le plat de pâtes est succulent et extrêmement mérité. Les 2 lagunes sont magnifiques et nous sommes tous les 5 fiers de notre montée et d'avoir atteint notre objectif. Bravo les gars ! Et champion Mustafa qui a réussi à se surpasser plus que jamais ! Seul petit bémol : le temps, qui n'a vraiment pas été avec nous à El Chalten...

Ce régal !
Bien plus joli avec la couleur verte

Nous redescendrons dans la tranquillité, sans se faire mal car la descente est périlleuse. Les jambes deviennent lourdes, les pas ralentissent, la fatigue est plus que présente mais ne nous faiblissons pas et au bout de 9h de sortie, nous retrouvons notre voiture... Quelle journée ! C'est un mélange entre un état de fatigue immense et une fierté incomparable  qui nous envahit lors du voyage retour. Cette journée restera pour nous la plus difficile du voyage mais qu'est-ce que c'est bon de se dire que nous l'avons fait !


Le soir, nous repartons dans la nuit d'El Chalten. La route se passe très bien et nous arrivons à El Calafate aux alentours de 23h. Le lendemain, nous profiterons d'une journée tranquille au soleil sur la terrasse de l'Airbnb pour préparer la suite, à Bariloche. Nous n'avons pas résisté à un petit tour dans la ville et quelques de magasin. Une superbe soirée au coucher de soleil nous attend sur la terrasse : Denis Brogniart aux Philippines ! Nous faisons l'apéritif et dinons dehors au froid entourés de pled devant Koh Lanta. La belle vie !

Nous rendons la voiture de location et repartons pour l'aéroport sous la pluie. 

Ce séjour à El Calafate nous a fait du bien, nous a émerveillé mais nous a par-dessus tout fatigué ! Un jour de repos n'est pas à mettre de côté si on veut profiter de la suite. Notre ultime étape nous attend à 1h45 de vol. Merci d'avoir suivi cette partie et n'hésitez pas à réagir, à bientôt !


Votre narrateur : Antoine PAV'

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